Une dose de rage, l'interview d'Angeline Boulley

Découvrez l’interview d’Angeline Boulley à l’occasion de la sortie du roman "Une dose de rage". En utilisant avec brio les codes du thriller Angeline Boulley donne la parole aux autochtones. On vibre avec Daunis, son héroïne qui porte ce page turner trépidant et unique en son genre.

roman-une-dose-de-rage-angeline-boulley-nathan.pngUne dose de rage

Après avoir été témoin du meurtre de sa meilleure amie, Daunis, 18 ans, se retrouve malgré elle entraînée dans un monde dont elle ignore tout : un trafic de drogue d’un genre nouveau, qui sévit sur la réserve ojibwée de Sault Ste. Marie, petite ville du Michigan.
Jamie, un jeune agent du FBI sous couverture, lui demande de devenir son indic.
Mais Daunis n’est pas prête à découvrir tous les secrets qui entachent sa communauté…

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angeline-boulley-autrice-une-dose-de-rage-nathan.pngAngeline Boulley est membre de la tribu des Ojibwés de Chippewa (dans la région des Grands Lacs), comme son héroïne de « Une dose de rage ». Toute sa vie, elle a été impliquée dans l’éducation des membres de sa communauté, jusqu’au poste de directrice du Bureau de l’éducation indienne. Après avoir mis dix ans à écrire Une dose de rage, elle vit aujourd’hui de sa plume. Elle habite désormais dans le sud du Michigan.

L'interview d'Angeline Boulley

Parlez-nous de Daunis, l’héroïne de votre roman. En quoi vous représente-t-elle ?

Nous avons toutes les deux un père ojibwé de Sugar Island, et une mère blanche. On nous a cataloguées comme non-autochtones, car nous ne correspondons pas à la vision clichée que les gens ont de nos tribus. 
Nous aimons aussi notre communauté, notre tribu, et ses enseignements ancestraux. Mais nous sommes différentes aussi : j’ai toujours été une citoyenne officielle de ma tribu, et mon père a toujours fait partie de ma vie.

Quels messages souhaitiez-vous transmettre dans ce roman ?

Je voulais d’abord transmettre l’idée que les peuples autochtones sont toujours là, bien vivants. Nous ne sommes pas que des reliques du passé. Avec ce roman, j’espère montrer aux lecteurs la diversité de nos expériences. Mais aussi parler de justice – ou plutôt d’absence flagrante de justice – pour certains d’entre nous victimes de crimes impunis.

Pourquoi avoir choisi la forme du thriller ?

J’ai voulu créer un contraste entre ce que l’héroïne Daunis vit en elle, sa transformation intérieure, et ses actions pour protéger sa communauté, à travers un rythme trépidant et une sensation permanente de danger.

L’écriture de Une dose de rage vous a pris 10 ans.  Pourquoi ?

J’ai eu une vie bien remplie entre trois enfants à élever et mon travail pour améliorer l’éducation au sein des tribus autochtones. Ce livre, je l’ai écrit tôt chaque matin, avant de commencer mes journées. J’en ai écrit de nombreuses versions. L’écriture a toujours été dans ma vie. Je rédigeais pour mon travail des rapports, des demandes de subventions – toujours avec cette idée d’aider mon peuple, en racontant son histoire. C’est là que j’ai compris que j’étais une conteuse.