Rencontre avec les enseignants-auteurs en géographie

Viviane, Antoine, Heinrich, Thomas, Christophe, Cécile et Christian sont géographes et auteurs pour les manuels à venir. Leur objectif ? Réussir à produire grâce à leur travail d’équipe des manuels adaptés aux besoins de leurs collègues ainsi qu’à leurs élèves, pour éveiller leur intérêt face à cette discipline passionnante.

thomas.jpg« Déjà petit, je faisais la classe à mes peluches. »

Thomas Choquet, 34 ans, 11 ans de carrière, Lycée Albert Châtelet à St-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais)

Auteur chez Nathan depuis quand ?
Première fois cette année.

Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ?
Participer à la construction de nouveaux manuels en un espace de temps réduit est un vrai défi. La recherche de documents récents, originaux, et la construction d’activités destinées aux élèves de toute la France est vraiment une expérience passionnante.

Qu’est-ce qui est le plus difficile ?
Ce qui est le plus difficile, et surtout le plus frustrant, est de devoir se limiter à quelques documents par page  :  il faut sélectionner les supports les plus pertinents, n’en garder que quatre ou cinq au final, et les choix sont parfois très difficiles.

Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ?
Ce qui est plaisant dans la rédaction des manuels, c’est le travail en équipe : chacun apporte sa pierre à la production finale, tout est soumis au débat, les tâches sont bien réparties entre auteurs et on garde une grande liberté dans les propositions que l’on peut faire lors des réunions. On peut même réinvestir des activités que nous avons déjà testées dans nos propres cours.

Enseignant, une vocation ?
J’ai toujours voulu être enseignant. Déjà petit, je faisais la classe à mes peluches, j’avais même installé un tableau à craies dans ma chambre, et honnêtement aujourd’hui, je ne vois pas quel autre métier je pourrais exercer…

Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ?
Proposer des activités novatrices sur des supports originaux.

heinrich.jpg« Proposer un outil réellement adapté à la réalité de nos classes ! »

Heinrich Jannot, 39 ans, 15 ans d'enseignement, Lycée Etienne Bézout à Nemours (77)

Auteur chez Nathan depuis quand ?
Depuis 2008 pour le scolaire.

Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ?
En tant qu'élève, étudiant ou professeur, j'ai toujours eu beaucoup de plaisir à feuilleter et à utiliser les manuels scolaires. Il était donc fort tentant de passer « de l'autre côté de la page » !

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ?
Travailler en équipe est ce qui me plaît le plus aujourd'hui et c'est ce qui était le plus difficile pour moi en commençant à rédiger des manuels. Il est parfois difficile d'abandonner un point de vue personnel sur le choix d'un document ou sur l'organisation d'une double page. Je suis davantage « maître à bord » au lycée ! Mais j'apprécie de plus en plus la confrontation d'expériences, de regards, permise par le travail avec des professionnels du livre et avec des collègues de lycées différents, enseignant dans des classes de collège jusqu'aux classes préparatoires. Ce regard élargi est un moyen pour moi de renouveler mon approche des cours.

Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Est-ce que la réalité correspond à ce que vous aviez imaginé ?
J'ai été surpris par le temps nécessaire à la réalisation d'un ouvrage, qu'il s'agisse du temps de travail personnel ou du temps pris par les différentes étapes de production d'un livre, de la proposition des premiers manuscrits jusqu'à l'impression. Ça a été, pour moi, la découverte d'un processus qui restait assez mystérieux.

Une anecdote à partager ?
Je ne sais pas si je dois être ravi de la réaction fréquente de mes élèves qui semblent prendre mes cours plus au sérieux quand ils découvrent mon nom au début du manuel ! Ils sont souvent surpris qu'un professeur puisse également être un auteur.

Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ?
Proposer un outil réellement adapté à la réalité de nos classes !

christophe.jpg« La différence de niveau d’enseignement nourrit tous mes enseignements. »

Christophe Leon, 25 années d’enseignement, agrégé de Géographie au Collège Max Bramerie – La Force et au Département de Géographie – UFR STC – Université Bordeaux Montaigne à Pessac (33)

Auteur chez Nathan depuis quand ?
C’est la première année.

Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ?
Partager et réfléchir à l’enseignement de la Géographie et de l’Histoire dans tous les niveaux d’enseignement.

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ?
Ce qui me plaît le plus sont le travail en équipe, la confrontation des idées et le partage, et le passage du savoir scientifique au savoir enseigné.
Le plus difficile est de trouver le ou les documents originaux permettant d’aborder différemment des sujets souvent abordés.

Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Est-ce que la réalité correspond à ce que vous aviez imaginé ?
La réalité dépasse ce que j’avais examiné puisqu’il y a tout un aspect organisationnel et rédactionnel contraint qui exige la plus grande rigueur.

Une anecdote à partager ?
Le plus beau souvenir est d’avoir fait le même jour la même leçon de cartographie, en l’ayant adapté, le matin avec des 6e et l’après-midi avec des 1re années et des agrégatifs. L’année suivante, sur une même semaine, avoir fait un TD de cartographie en CE2-CM1, en 2de et en prépa CAPES. La différence de niveau d’enseignement nourrit tous mes enseignements.

Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ?
Proposer des documents inattendus pour introduire des notions et des concepts, pour susciter des interrogations des élèves.

antoine_0.jpg« Il est nécessaire de bien appréhender la philosophie générale adoptée par les éditeurs et les auteurs, tant sur le fond que sur la forme. »

Antoine Mariani, 49 ans – 25 années d’enseignement, Lycée Fénelon à Paris

Auteur chez Nathan depuis quand ?
Depuis 2017-2018 

Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ?
Pour participer à un travail d’équipe tout en approfondissant ma propre approche scientifique et surtout pédagogique.

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ?
La recherche des documents (articles, photographies, dessins…) les plus pertinents, efficaces et récents est certainement l’activité la plus réjouissante. Les échanges avec les autres auteurs et les éditeurs sont aussi particulièrement stimulants et enrichissants.
La concision (contrainte liée à la maquette, à la pagination pourtant compréhensible) est sans aucun doute la difficulté la plus importante à prendre en compte.

Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Est-ce que la réalité correspond à ce que vous aviez imaginé ?
Malgré l’avertissement bienveillant de mon ancien professeur de géographie en classes préparatoires aux grandes écoles qui était auteur et co-directrice de collection, jamais je n’avais imaginé le temps considérable passé, collectivement et individuellement, à concevoir et rédiger (sans hésiter à reprendre sans cesse le manuscrit) un manuel scolaire. Depuis, j’ai un tout autre regard sur ces ouvrages et beaucoup de respect pour les équipes qui les élaborent. Cette réalité doit absolument être prise en compte au moment du choix effectué par nos collègues lors de la parution de nouvelles éditions. Il est nécessaire de bien appréhender la philosophie générale adoptée par les éditeurs et les auteurs, tant sur le fond que sur la forme.

Une anecdote à partager ?
Le plus grand plaisir est de retrouver, quelques années plus tard, d’anciens élèves ou étudiants, et de constater le chemin parcouru et les progrès effectués. Une des plus grandes satisfactions a été d’assister, lors du Festival International de Saint-Dié-des-Vosges, à deux conférences données par une ancienne étudiante sur les villes australiennes. Quelle joie de constater que l’élève avait dépassé le maître ! N’est-ce pas l’ambition que nous avons pour ceux dont nous avons la responsabilité à un moment de leur scolarité ou de leurs études ?

Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ?
Réussir à réaliser un manuel appréhendé de manière aussi évidente qu’agréable, tant par nos collègues que par leurs élèves.

« Ma plus grande satisfaction : avoir transmis cette passion à mes élèves. »

Viviane Bories, enseignante depuis 30 ans, Académie de Montpellier –  Lycée

Auteur chez Nathan depuis quand ?
1999 ou 2000

Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ?
Transmettre des savoirs d’une autre façon, contribuer à créer des outils qui répondent à mes attentes d’enseignante.

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ?
Ce qui me plaît : la créativité, le travail en équipe, l’exercice intellectuel.
Le plus difficile : dans les premières années, le rythme de travail, imposé par un calendrier souvent serré, les contraintes éditoriales.

Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ?
Bien qu’aguerrie à l’exercice, je suis toujours surprise par la quantité de travail à fournir et le nombre d’heures passées à faire des recherches, écrire et réécrire, relire et corriger maintes fois pour que le rendu final soit accessible pour les élèves, attrayant et scientifiquement irréprochable.

Pourquoi avoir choisi le métier d’enseignant ?
La géographie, une passion ; l’enseignement, une vocation révélée par ma prof d’histoire-géo de 6e : s’interroger sur le monde, donner l’envie de le découvrir et de le comprendre. Ma plus grande satisfaction : avoir transmis cette passion à mes élèves dont plusieurs sont devenus géographes et/ou enseignants.

Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ?
Proposer des documents originaux, qui interpellent.

cecile.jpg« Montrer le champ des possibles de la géographie »

Cécile Gnahore-Barata, 45 ans – 21 ans en tant qu’enseignante (dont 13 en ZEP : collège, lycée puis prépa de proximité) - Lycée Lakanal à Sceaux (92)

Auteur chez Nathan depuis quand ?
Nouvelle dans l’équipe

Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ?
Pour le goût pour les pratiques pédagogiques, mais aussi par souhait de rester connectée au secondaire pour garder un œil sur les acquis des étudiants qui me sont confiés.

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ?
La fertilité du travail en équipe entre auteurs et éditeurs.

Qu’est-ce qui est le plus difficile ?
 Les délais à tenir quand on a déjà une charge de travail importante avec nos classes.

Pourquoi avoir choisi le métier d’enseignant ?
Pour l’envie de transmettre.

Votre plus beau souvenir en rapport avec l’enseignement ?
Un élève de 3e d’insertion assez réfractaire venant me dire à la fin d’une séquence sur la Première Guerre mondiale : « C’était trop bien la guerre, on pourra la refaire ? » puis quittant la classe avec un sourire que je ne lui connaissais pas après avoir obtenu la promesse d’un « épisode 2 » …

Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ?
Proposer des exemples riches et originaux et montrer le champ des possibles de la géographie souvent injustement mal-aimée.

 

«  Être auteur est enrichissant et gratifiant »

Christian Noel, enseignant depuis 20 ans

Auteur chez Nathan depuis quand ?
Depuis 10 ans.

Pourquoi avez-vous eu envie d’être auteur ?
C’est un travail enrichissant et gratifiant.

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ? Qu’est-ce qui est le plus difficile ?
J’apprécie les échanges avec l’équipe, mais parfois la gestion du temps peut-être difficile, de même que les contraintes en termes de contenus.

Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre activité d’auteur de manuel ? Est-ce que la réalité correspond à ce que vous aviez imaginé ?
J’ai été agréablement surpris par les relations humaines. 

Maintenant que vous avez pris connaissance des projets de programme, quel sera votre objectif prioritaire pour la rédaction du futur manuel ?
Proposer de beaux documents qui collent aux programmes.